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Born To Run

Un exploit à portée de main (ou de pieds) !

26 Décembre 2014

Il y a encore quelques années, participer à un Marathon me paraissait un but inatteignable.

Même après des premières séances et compétitions, cela pouvait paraître démesuré, mais, chemin faisant, à force d’enchaîner les séances d’entraînement, je me persuadais d’avoir cet objectif dans les prochaines années.

Sortant de blessure (une entorse longue à guérir), je souhaitais me fixer un objectif qui me permettrait de me lancer dans une préparation conséquente.

Le Marathon du RUN IN LYON du 05 Octobre 2014 tombait à pic.

Pour une fois, ce fût une préparation solitaire, qui cependant, n’entama pas ma motivation, ni le moral. Hormis une légère blessure(contracture à la cuisse qui me détourna de la route pendant 3 jours).

C’est ainsi que quelques jours avant la course, je sentais monter en moi une excitation allant crescendo. Pas de stress (je me savais bien préparé). La seule vraie inconnue, était mon temps estimé. En effet, lors de mon inscription, j’avais estimé un temps de 3h45, mais plus j’avançais dans ma préparation, plus je me projetais avec un meilleur temps. A la veille de cette course, j’estimais mon temps entre 3h08 et 3h30. Mais je ne savais pas comment j’allais gérer la fin de cette course (A date, ma course la plus longue sur route était un 31 km, le Joggiles de l’année précédente).

J’ai bien essayé de changer de SAS de départ le matin-même,mais rien n’était faisable. Les bénévoles veillaient au grain ! Je me suis donc dirigé avec une certaine tension, dans mon SAS (celui des 3h45), et je me suis dit qu’il suffirait de partir assez vite au départ (d’une part pour rattraper les coureurs de mon allure, et d’autre part, pour éviter une possible bousculade sous le tunnel de la Croix-Rousse).

En attendant le départ, je regardais un peu les autres coureurs sur le départ, on trouvait de tout. Le super-concentré déjà dans sa course,celui qui découvrait la course, le stressé, ou celui qui prodiguait des conseils à tout le monde (Spécial dédicace au Meneur d’Allure qui s’est posté à côté de moi, et qui a semblé aider un certain nombre de coureurs, alors que la course n’avait pas encore commencé).

Par petits groupes, nous nous avancions vers la ligne de départ, et nous nous sommes élancés. Je suis parti sur un rythme que je connaissais bien et que j’appréciais. Je fus cependant surpris de ne pas avoir eu à slalomer trop longtemps entre les coureurs (2 ans auparavant, lors du 10km, j’avais dû attendre au moins 3 ou 4 kms, avant de ne plus trop slalomer, c’était ma hantise pour cette course).

Un peu après le 3ème kilomètre, nous rentrions sous le tunnel de la Croix-Rousse. Et c’est sûrement le seul endroit où il était difficile à mon rythme. La foule de coureurs était plus dense, et les coureurs (la plupart semblait découvrir la course) ne semblaient pas trop savoir où se placer. Des groupes d’amis bloquaient souvent la progression des coureurs derrière eux. Une moto se trouvait même au cœur de la foule, était-ce pour accompagner un coureur, ou un motard isolé, en tout cas, ce n’était pas des plus agréables pour la respiration dans ce tunnel. La chaleur ne m’avait pas paru étouffante, mais lorsqu’on sortit de ce tunnel, ce fût le contrecoup,un vent très frais nous rappela que le soleil jouait à cache-cache ce jour-là.Sans m’en rendre compte, j’avais un peu accéléré l’allure sous le tunnel (pas de donnée GPS de référence en ce lieu).

Je décidais de ne pas me ravitailler au 5ème km,afin de ne pas dévier de mes habitudes d’entraînements (même sur les sorties longues). Le 10ème arriva assez vite, et nous permis de rentrer dans le Parc de la Tête d’Or.

Au 11ème km, j’étais assez satisfait, je gardais mon allure, et je venais de rattraper le Meneur d’Allure des 3h30. Je décidais de continuer sur la même lancée.

Le parcours au sein du Parc pouvait sembler déstabilisant,il y avait de nombreuses courbes qui nous permettaient de croiser soit ceux qui nous devançaient, soit ceux qui nous suivaient. La difficulté étant de connaître les distances d’écarts. En effet, on allait découvrir ce type de courbes sur de nombreuses portions du parcours, et cela devenait de plus en plus difficile à gérer, plus on se rapprochait de la fin.

On était à un peu plus d'un 1/3 du parcours, et les pancartes et encouragements des spectateurs redonnaient un peu de moral, et étaient motivant pour la suite (Merci à toutes ces personnes, sans qui les coureurs, n’arriveraient peut-être pas au bout de leur course).

Au 15ème km je me restaurais et reprenais des forces pour continuer en direction de l’hôtel de ville. Je commençais à avoir quelques douleurs dans les mollets. J’en profitais pour saluer des connaissances de séances d’entraînements et discuter 2 minutes.

Au 17ème km, la pluie a commencé à s’inviter, d’abord doucement, puis de plus en plus fort jusqu’au 20ème. Certains coureurs semblaient déjà assez stressés, et la pluie n’arrangeait pas les choses. Par des messages d’encouragement ou quelques blagues, j’essayais de détendre un peu l’atmosphère, mais ça ne marchait pas sur tout le monde.Certains étaient à bout et s’apprêtaient à finir leur Semi-Marathon.

A partir de là, les indications de l’organisation n’étaient plus aussi précises que lorsque les coureurs du 10 km étaient avec nous.

Juste avant le pointage du Semi-Marathon, j’ai même réussi à me perdre. Il ne restait plus que les marathoniens, et on était tous très espacés. Personne devant, personne derrière, des bénévoles plus promptes à discuter entre eux, qu’à nous indiquer la direction aux différents carrefours.Me voilà donc en train de traverser un pont, au milieu de Semi-Marathonien rentrants chez eux. Ne voyant plus personne, je repars sur mes pas, demande mon chemin (pas très concluant, le coureur en question semblait laminé et ne devait pas avoir atteint son objectif). Je reprends donc la route (la bonne cette fois), et passe sur la zone de pointage du Semi-Marathon.

C’est parti pour une longue descente vers Confluence, pour retrouver de longs lacets tout autour de Confluence. Les jambes commencent à se faire sentir un peu plus.

Au 24ème km, j’ai l’impression d’avoir un petit coup de mou (bizarrement, en regardant mes statistiques plus tard, ça n’avait pas l’air d’être le cas), heureusement, je suis proche du ravito du 25èmeet j’en profite pour bien me ravitailler (fruit sec, gel, hydratation).

On repart ensuite en direction de Gerland, mais je me sens encore assez frais (les douleurs aux mollets s’estompent la plupart du temps).

De nouveaux lacets, me permettent de croiser le Meneur d’Allure des 3h15, qui encourage tout le monde autour de lui.

Arrivé au 32ème km, des problèmes gastriques commencent à se faire ressentir et me poussent à diminuer ma vitesse. C’est assez difficile de courir ainsi pendant surtout 2 kms, mais ensuite ça commence à s’estomper.Mais, pas question de relancer, je sens que les jambes et l’estomac ne seront pas de la partie. Il me suffit donc juste de garder le même rythme.

On passe par le stade de Gerland, j’essaye de motiver les rares supporters lyonnais (là pour le match de l’après-midi) à nous encourager,mais ils semblent un peu endormis à l’heure de l’apéro !

Quelques coureurs autour de moi se font accompagner par des personnes en vélo. Cela semble beaucoup les aider de se faire encourager ainsi.

Au 37ème km, les jambes sont vraiment douloureuses, et les kilomètres paraissent de plus en plus longs. Les lacets sur les quais semblent fatals, et je croise à nouveau le Meneur d’Allure des 3h15, mais je sais déjà que je ne le reverrais plus. Les jambes ont du mal à répondre, et c’est le mental qui gère la fin de course. Heureusement, les spectateurs sont toujours aussi présents. Mention spécial à l’équipe Rose de Courir pour Elles.

La fin de course nous fait revenir sur Bellecour, et le dernier passage sous un pont semble m’enlever les dernières forces. La dernière montée me semble se faire au ralenti, mais en arrivant en haut, je me rends compte que je ne suis pas le plus atteint. Les derniers mètres seront difficiles pour tout le monde.

Voyant arriver les 300 ou 400 derniers mètres, j’arrive à relancer comme il se doit. Des forces insoupçonnées se révèlent souvent sur les fins de courses.

La haie d’honneur des footballeurs américains de Lyon (les Gones), est là pour nous faire comprendre ce qu’on a fini par accomplir.

Marathonien ! Il est temps de lever les bras et de savourer.

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