UTMB

Tout d'abord, pour planter le décor, que veut dire ce sigle : UTMB.

Ultra Trail du Mont-Blanc.

L'un des Ultra Trail les plus reconnus dans le Monde qui consiste à faire le tour du Massif du Mont-Blanc. Avec donc, des passages en France, Italie, Suisse.

Une petite balade à faire en moins de 46 H 30, tout en passant les différentes Barrières Horaires sur le Parcours.

Tout cela pour faire 170 KM avec un Dénivelé Positif de 10 000 Mètres, rien que ça !

Tour du Mont Blanc

Mon Objectif sur cet événement sera de faire l'Assistance pour Nicolas. C'est à dire, de le suivre sur le Parcours, et de lui apporter mon aide logistique sur 5 bases de vie (Contamines, Courmayeur, Champex, Trient et Vallorcine).

Pouvoir ainsi lui apporter vêtements, ravitaillements, soins, informations, encouragements, etc...

Nicolas est un coureur aguerri qui a quelques courses notables sur son CV Sportif.

Il a déjà un UTMB a son actif, une TDS (sur les Traces des Ducs de Savoie, 119 KM D+ 7 200M : Une autre Course de l’Événement UTMB), 3 Marathons des Sables (250 KM en 6 Etapes).

Tout ça pour dire qu'il connait assez bien le Monde de l'Ultra, mais aussi celui du Mont-Blanc.

C'est donc un grand plaisir de pouvoir l'accompagner sur cet Evénement si particulier.

J'ai eu la Chance de pouvoir me mettre dans l'Ambiance assez tôt. Arrivé le Lundi, pour une Course qui débute normalement le Vendredi à 18h00.

Quelques jours pour bien profiter de la ville, et du village UTMB. De quoi faire quelques courses, et se renseigner sur quelques Courses ;)

De monter en puissance avec le retrait des dossards,où j'ai pu récupérer mes cartes d'accès pour les Bases de vie. En effet, vu la taille des zones de ravitaillement, une seule personne par coureur est acceptée pour faire son assistance.

Ainsi que du Pass Transport. Un Pass qui me permettra d'aller sur les différentes zones de ravitaillement en bus.

Pour me mettre encore un peu plus dans l'ambiance, Jeudi, j'ai fais le suivi de l'OCC (Orsières Champex Chamonix 56 KM D+ 3 500M, un autre événement de l'UTMB) des amis des Free Runners Le Club. Suivi informatique et sur place pour l'arrivée. De quoi faire monter un peu la tension, la veille de la Course.

Vendredi, Jour de Course.

Nicolas se repose au mieux avant sa course.

Pour ma part, on me fera remarquer au cours de la journée, que je suis assez silencieux, sûrement un peu stressé pour la Course.

En effet, un peu tendu. Une légère appréhension de ne pas être à temps sur la Base de vie, de ne pas retrouver Nicolas sur place, de ne pas lui apporter ce qu'il faut. Cela ne dure pas très longtemps, mais ces pensées sont présentes. Un peu normal pour une fonction que je découvre et pour laquelle je ne veux pas me planter, sachant que cela implique une autre personne.

Jusqu'à présent, j'ai toujours géré mes courses seul, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même si quelques choses ne fonctionnait pas.

Les bulletins météo des derniers jours sont un peu alarmistes, ce ne sera pas une édition sous le soleil. La pluie sera au rendez-vous, ainsi que d'autres difficultés.

C'est ainsi que le Départ sera décalé de 30 minutes. Et que l'édition ne fera pas 170 KM, un peu moins, puisqu'il y aura 2 difficultés en moins. Cela modifie un peu les Barrières Horaires, il faudra s'y adapter.

De plus j'aurais la chance d'être accompagné par Sébastien pour ce début d'épreuve. Venant de finir l'OCC, il avait prévu de faire le début du Parcours en vélo électrique pour encourager les amis sur la Course (Nicolas, ainsi qu'un ami Free Runners Jérôme). Finalement, c'est en voiture qu'il le fera, et m'accompagnera donc sur le parcours, jusqu'à la première base de vie des Contamines.

De mon côté la logistique est prête. Le sac de Nicolas avec toute sa logistique (sac avec le N° de Dossard fourni par l'Organisation), ainsi que mon propre sac pour le suivi.

Départ UTMB

C'est quelques minutes avant 17h30 que j'accompagne Nicolas vers la ligne de Départ, et le laisse se placer et rentrer dans sa bulle avant le Départ.

J'en profiterais pour rejoindre Sébastien, qui m'accompagnera tout d'abord jusqu'aux Houches, où on pourra apercevoir les premiers coureurs ainsi que les coureurs que l'on suit.

C'est une grande chance pour moi, Sébastien connait très bien la région.

Nous nous plaçons au début d'une des premières montées, vers le 9ème KM, afin de bien voir les coureurs.

Nous aurons même l'occasion de voir le Départ sur le Live du téléphone.

Puis, les premiers coureurs arriveront.

Tête de la Course

J'avais estimé les allures de Nicolas et Jérôme, et je m'attendais à voir Jérôme en premier. Quelle ne fût pas ma surprise lorsque je vis arriver, dans les temps prévus pour Jérôme, Nicolas, bien en forme, et avec la banane.

Nous disant qu'il ne s'arrêtait pas, qu'il était sur un bon rythme.

Ca faisait plaisir à voir. La Course était lancée, et il était bien dedans.

Photo prise aux Houches un peu plus haut par Magalie

Photo prise aux Houches un peu plus haut par Magalie

Nous avons attendu un peu que Jérôme passe, puis nous somme descendu un peu pour aller à sa rencontre.

Et nous l'avons vu arriver, dans le début de la côte, tout sourire, et bien content de nous voir sur le bord du chemin.

Nous rejoignons rapidement la voiture, pour reprendre le Parcours.

Une fois sur la route, vue la circulation et le nombre de voitures qui suivent le même chemin que nous, nous décidons de rejoindre directement la Base de vie des Contamines, pour être sûr d'y être à temps.

Arrivés assez en avance, nous avons eu le temps de répertorier un peu les lieux pour savoir où passer. Nous avons même le temps de prendre une petite bière, histoire de profiter un peu plus de l'ambiance, sachant que même les premiers coureurs ne sont pas encore passés.

Puis, nous nous plaçons sur une ligne droite, à la sortie des ravitaillements, où nous pouvons voir les coureurs, passant sous les lampadaires de la ville. Heureusement, car il commence à pleuvoir avant les premiers passages.

Cela nous laisse le temps d'apercevoir les premiers passer, et de voir déjà des changements de classements.

Après un petit moment, je vais me renseigner vers la zone de pointage. Impossible que les assistances passent la zone de ravitaillement plus de 20 minutes avant l'horaire d'arrivée prévue du coureur. Vu la taille des zones de ravitaillements, c'est tout à fait compréhensible.

Il y a semble-t-il quelques passes droits, mais ça ne semble pas passer pour tous les postes.

Je rejoins Sébastien pour regarder passer et encourager les différents coureurs

Cette ambiance est assez particulière. Des conditions difficiles, de nuit, sous la pluie, et des regards, des sourires. Chaque coureur, avec sa propre histoire, son propre vécu, mais la plupart vivent et profitent du moment présent.

Au moment opportun, je redescends au pointage et passe en zone d'assistance.

Et c''est un monde assez étrange qui s'ouvre à moi. Des bancs pas très larges, en lignes, avec peu d'espace entre chacun.

J'avance de quelques pas, et arrive à me faire une place sur le bord de l'un d'eux. Typiquement, le genre d'endroit où il faut un peu s'imposer si on veut garder sa place. On est bousculé allégrement, que ce soit par de l'assistance ou par des coureurs. Certains coureurs ne sont déjà plus très frais.

Ce qui me surprend aussi, c'est le nombre de personnes qui arrivent à faire l'assistance d'un coureur. Dans certains cas, ils sont 3 ou 4. Ca explique parfois la surpopulation sous les tentes :)

J'attends donc avec impatience l'arrivée de Nicolas, surtout en espérant ne pas le louper.

Je commence à sortir les vêtements de rechange, nourriture, boisson, afin d'être prêt et pour que le ravito soit assez rapide.

Je le vois arriver, assez content de me retrouver rapidement et d'avoir une place pas trop éloignée.

On se fait un peu bousculer. Il est un peu plus tendu que lors de son passage aux Houches, mais est finalement assez serein.

Chacun son job. Il utilise ce que je lui ai mis de côté, je fais ce que j'ai à faire. Et c'est là, où je prends conscience que ce n'est pas de l'Assistance ce que je fais. Cela vient peut être de la personnalité de Nicolas, mais c'est un vrai travail d'équipe. Il sait m'aider ou me diriger dans ce que j'ai à faire.

Un bon quart d'heure à s'organiser (qui passe très rapidement), et un autre avec un peu plus de repos, de quoi se ravitailler correctement (un peu de mal à s'alimenter mais ça devrait passer avec le temps).

32 KM, près de 1 400M de D+. Ça lance déjà quelques hostilités, et plante un peu le décor. Les organismes sont un peu attaqués, mais il est primordiale de bien se reposer et se ravitailler ici. La nuit qui arrive annonce des conditions météo assez difficile (pluie, froid, peut être même de la neige sur certaines hauteurs), des difficultés à grimper non négligeables. D'autant que je ne pourrais pas le retrouver avant 46 KM, à Courmayeur.

Il repart avec 01 H 15 d'avance sur les BH. Il a bien envoyé sur cette première partie.

Passage aux Contamines

Nicolas reparti, je rejoins rapidement Sébastien pour le voir passer. Nous attendons un petit instant, puis nous le voyons passer avec une cape fourni par l'Organisation. Les bulletins météo annoncent des conditions difficiles pour la nuit.

Nicolas repart sur un bon train, et me demande qu'à notre prochaine rencontre, je lui fasse part du bulletin météo.

Nous repartons nous aussi, avec Sébastien, et il me propose de rejoindre Nicolas un peu plus loin, quelques kilomètres de plus, un peu avant Notre Dame de la Gorge. Nous rejoignons le lieu assez rapidement. Et tombont sur Nicolas.

Nous l'accompagnons pendant quelques centaines de mètres. Il a une très belle allure et paraît très motivé pour la suite du voyage.

Nous nous reverrons à Courmayeur, quelques heures plus tard.

Nous repartons sur Chamonix et convenons avec Sébastien de nous recontacter le lendemain matin.

Je profiterais de cette nuit, pour faire le suivi des différents points de passage, que ce soit pour Nicolas, ou pour Jérôme (qui aura malheureusement dû abandonner pendant la nuit).

Des difficultés conséquentes comme le Col de La Balme, le Col du Bonhomme, et une descente jusqu'aux Chapieux. Il aura bien progresser jusque là et prendra une pause mérité au ravitaillement.

Des pauses qui démontrent sa connaissance de l'Ultra et du Parcours.

En effet, il s'apprête à attaquer une longue montée pour passer du côté italien. Le Col de la Seigne.

Durant cette première nuit, ce qui m'a le plus impressionné se trouvait de l'autre côté de l'écran. En effet, à chaque message que je pouvais relater sur sa page, il était suivi avec attention, et ce, peut importe l'heure à laquelle je pouvais poster

Vu son passage au Col de la Seigne, son arrivée prévisionnelle sur Courmayeur se situe vers 11H. J'en fais part à Sébastien, qui s'organisera pour m'emmener là-bas, qui au passage, a été au Top pendant toute cette période où il m'a accompagné.

Je ne pouvais pas rêver mieux comme Assistance. Une vraie Equipe sur le terrain avec Nicolas, mais aussi sur l'accompagnement.

Cela aide a ne pas se sentir trop seul entre les périodes d'Assistance, cela enlève un peu de stress.

Entre temps Nicolas passera par le Lac Combal, le Mont Favre (où il semblera y rester assez longtemps), ainsi qu'au Col Checruit.

De notre côté nous arrivons sur Courmayeur, trouvons non sans mal la zone de ravitaillement. Il est tout autant difficile de rentrer dans la zone, donc nous remontons un peu sur le parcours pour encourager les nouveaux arrivants, en attendant Nicolas.

Les visages sont marqués, mais semblent heureux de se faire encourager ainsi à cette endroit. C'est gratifiant !

Le Soleil fait son apparition et ce n'est pas plus mal.

Quelques temps avant que Nicolas ne soit prévu d'arriver, je vais me positionner devant la zone de ravitaillement, vu le monde à l'intérieur, impossible de passer. Sébastien, attendra un peu plus haut Nicolas, pour l'accompagner et me prévenir de son arrivée.

Le temps est un peu changeant. Du vent, du froid, un peu de pluie. Et par moment ça se calme et le Soleil revient.

Finalement, j'ai le message de Sébastien, je vois arriver Nicolas en contrebas, et je force un peu le passage de la zone pour trouver une bonne place lorsque Nicolas arrive juste.

Nous commençons à vaquer à nos occupations. Ravitaillement, vêtements, etc.... Et nous voyons arriver Sébastien qui est arrivé à passer à son tour.

Nicolas semblait assez fatigué à son arrivée, il avait subit des conditions difficiles.

Du vent, de la Neige, en haut du Col de la Seigne. Et nous apprîmes qu'il avait eu besoin de se reposer au Lac Combal (1 heure). C'est pour pour cela qu'on avait eu l'impression qu'il grimpait plus doucement le Mont Favre, qui venait après.

Ce n'est que plus tard que nous apprîmes que cette pause n'était pas anodine, mais nécessaire. Suite à une déshydratation, il avait été obligé de s'arrêter pour pouvoir repartir sans encombre.

Il ne nous en avait pas parlé, soit pour ne pas nous inquiéter, soit parce que la fatigue lui avait fait oublier cette partie. Quoiqu'il en soit, s'il nous l'avait dit, peut être qu'on aurait réagi autrement.

Vu son avance sur les BH, il fallait qu'il reparte rapidement, il en avait conscience.

Je lui donnais les informations sur la météo, sur ce qui devait arriver dans l'après-midi, la nuit, et le lendemain matin (mauvais temps au début qui allait s'atténuer progressivement). Avec du recul je pense que c'était trop d'information vu son état de fatigue. J'aurais du lui parler que de ce qui arrivait jusqu'à qu'on se voit à nouveau. Sur le moment, je pense qu'il n'a retenu que la dernière partie, et cela a considérablement tronqué son ressenti sur la partie qui venait ensuite.

Nous voir, pouvoir échanger avec nous la remotiver. Les BH aussi. Il est reparti dans Courmayeur rapidement, et nous l'avons accompagné pendant un temps.

Il compte enchaîner au maximum jusqu'à Arnouvaz (17 KM) pour reprendre un peu d'avance sur les BH. Soit les refuges Bertone et Bonati et ensuite faire une petite pause à Arnouvaz, avant d'attaquer la grosse difficulté du Grand Col Ferret.

Passage à Courmayeur

Il est donc prévu qu'on se revoit à Champex quelques heures plus tard.

Mais ce moment à l'air de lui faire beaucoup de bien. Il commençait à se plaindre de la Solitude sur le parcours.

Sortie de Courmayeur

Pour notre part, nous repartons de Courmayeur tant bien que mal, vers Chamonix. Sébastien et sa famille repartiront de suite (ils avaient repoussés leur Départ pour cela). Un Grand Merci à eux !

Je rejoins rapidement l'appartement ou on logeait. Des trombes d'eau pour nous accueillir :)

Je retrouvais sur place des amis de Nicolas, qui étaient venus le voir Eric et Marielle, ainsi que Magalie (qui avait fait l'OCC avec Sébastien). Ils avaient prévus de venir voir Nicolas à La Fouly.

Le temps de réaménager la logistique, de faire sécher quelques affaires, et je repartais avec eux. Je pourrais ainsi le voir à La Fouly et ensuite ils pourraient m'emmener à Champex pour que je connus à le suivre sur la fin de parcours.

Nous arrivons assez rapidement sur place et pouvons encouragez les coureurs qui passent.

Il fait super froid ici, heureusement qu'on est bien équipé.

Eric et Marielle sont venus encourager un ami, nous restons un moment jusqu'à le voir passer.

Un temps qui me permet de voir passer différents coureurs, qui offrent des visages, des gestuelles, des foulées bien différentes. Ils sont loin de l'arrivée ou même du départ, mais il y a une forme de beauté dans ces passages, chacun dans son propre défi.

Nous allons manger pour nous réchauffer un peu, et entre temps la pluie s'est invité.

Nous retournons encourager les guerriers de la nuit en attendant Nicolas.

On voit finalement arriver Nicolas, il ne nous entend pas au début. il est ailleurs.

Puis, il sort petit à petit de sa bulle et prend conscience de qui l'entoure.

C'est là où Nicolas m'interpelle, pour me dire ce qu'il pensait de mes prévisions météos ;)

Il m'avait prévenu, en course il a se besoin d'extérioriser ce qui lui arrive, je l'avais assimilé, et on me le confirme encore sur place.

S'il est comme ça, c'est que ça va bien ! ;)

Avec du recul, c'est un peu normal qu'il ai été comme ça. Arrivé à Arnouvaz, l'Orga. l'a prévenu que ce serait la tempête la haut. Neige, vent à 100 KM/H, grêle. Et se fût bien le cas. Le problème est qu'il avait sûrement retenu la dernière partie de ce que je lui avais dit (sûrement à cause de la fatigue), comme quoi ça allait s'améliorer et aller vers le beau temps.

J'imagine donc le contraste dans sa tête.

Il sait cependant qu'il ne peut pas rester trop longtemps, un rapide passage au ravito, et il repart aussitôt en direction de Champex, où il pourra se poser un peu.

Nous n'avons même pas le temps de l'accompagner un peu, il est parti rapidement.

Nous restons à attendre le passage d'une amie de Magalie.

Nous ne la verrons pas passer, mais vivrons les derniers moments d'un ravito avant la Barrière Horaire. Un moment vraiment à part, difficile.

Nous serons les dernières personnes à les encourager, à les pousser à accélérer sur les dernières longueurs. Tandis que pour d'autres c'est une délivrance, ils savaient qu'ils s'arrêteraient à cet endroit. Le Grand Col Ferret est un vrai Juge de Paix.

Nous reprendrons la voiture, et Eric me déposera à Champex.

Je ferais les prochaines bases de vie en car.

Le ravitaillement est un peu à l'écart de la route, mais arrivé dedans, on voit tout de suite qu'il y a plus de place. Il y a une zone pour l'assistance, mais aussi une pour l'attente, ce sera ainsi sur chaque base de vie dorénavant.

L'attente deviendra la partie la plus difficile, d'autant plus avec cette 2ème nuit sans dormir.

J'en profite pour relater le dernier passage de Nicolas sur sa page.

L'attente est un peu longue, mais je suis sur le qui-vive.

L'heure d'arrivée prévisionnelle est déjà passé. J'arrive cependant à me faufiler dans la zone d'assistance, il me reste plus qu'à trouver une place pour qu'on puisse se poser.

Le temps de trouver le bon endroit, avec suffisamment de place et Nicolas arrive.

En le voyant arriver, mon ressenti est que ce ravitaillement arrive a point nommé, mais est à la fois assez complexe. l'envie de se poser, mais aussi le devoir de repartir rapidement au risque de flirter un peu trop avec les Barrières Horaires.

Mais d'un autre côté je lis en lui une grande sérénité. Comme si le lieu lui disait qu'il irait au bout quoi qu'il arrive.

La solitude en course devient pesante, et ces moments où on peut retrouver du monde sont importants. Rien de plus normal, pendant une deuxième nuit de course.

Changement de vêtement, réappro en eau, ravito (peu, la nourriture a du mal a passer), un peu de baume du tigre, et c'est reparti.

Il ne faut pas traîner et aussi remettre en fonction ces jambes qui font de plus en plus mal, ne pas les laisser se refroidir.

Nicolas repart, et nous nous donnons rendez-vous à Trient.

Passage à Champex

Je décide de rejoindre Trient directement en car.

C'est au cours du trajet, où j'aurais une absence de 1 à 2 heures (pas l'impression d'avoir dormi, mais après 2 nuits blanches ça peut se comprendre).

J'en louperais même l'arrêt de Trient, et me ferais un aller-retour vers Vallorcine pour rien.

Arrivé à Trient, je resterais quelques temps debout, puis me trouverais une place pour attendre.

J'en profiterais pour donner des nouvelles de la dernière base de vie, et pour regarder la vie de cette zone d'attente.

Des coureurs venus dormir un peu, des assistances nombreuses, des personnes tendus, d'autres plus zen. Un monde à part, étrange, hors du temps.

Une vie qui bouge alors que pour la plupart nous restons immobile. De temps en temps, cela change, quand un groupe se prépare à réceptionner son coureur.

Je me rapprocherais de la zone d'assistance, et la passerais assez facilement. Une heure où il n'y a plus vraiment de contrôle. Les tables sont remplis, mais ce n'est pas la surpopulation.

Le temps de me placer, et de chercher une table sur laquelle s'installer. Mais difficile à faire, il y a beaucoup de va et vient.

Après un peu d'attente, je vois arriver Nicolas.

Une certaine lassitude en arrivant, nous trouvons rapidement une place pour s'assoir.

Ce que je prenais pour de la lassitude est surtout des douleurs dans les jambes, des difficultés à descendre.

Je fais de mon mieux pour le rassurer, le réapprovisionner. Il en profitera pour prendre un peu de soupe, un quartier d'orange.

Il s'est trouvé un collègue pour venir ici, ils repartiront ensemble.

Nous faisons attention aux Barrières Horaires, et l'envie de ne pas trop tarder est la plus pressante, malgré le besoin de se reposer.

Je les accompagnerais quelques dizaines de mètres (avec la famille de son collègue), et nous nous donnerons rendez-vous à Vallorcine.

Il semblait remotivé pour dévorer les dernières difficultés.

Passage à Trient

Je fais le nécessaire pour arriver rapidement à Vallorcine, en prenant le bus.

Toujours des zones bien délimitées, mais une drôle d'ambiance y règne. Un mélange de soulagement, d'euphorie, beaucoup plus de rire.

Accompagnateurs et coureurs savent que la fin est proche et qu'ils peuvent commencer à en profiter pleinement.

Je verrais arriver Nicolas, qui fera un petit mime pour la camera.

Ça faisait vraiment plaisir à voir, on sentait que lui aussi voyait arriver la fin de cette aventure, et ce, de la plus belle des manières. Il était motivé comme il se devait.

Un besoin de fraîcheur le poussa à vouloir changer de lieu. Pas sous les tentes, prévues pour l'assistance, pas sous la tente des abandons, nous restâmes donc dehors.

Pendant qu'il se posait pour se reposer un peu et pour mettre (ou enlever) les vêtements qu'il souhaitait, j'en profiter pour les réapprovisionner en eau, et ajuster son sac.

Le temps de discuter un peu, de prévoir comment allait se passer l'arrivée, et le voilà déjà reparti.

Nous nous reverrons une fois la ligne d'arrivée passée.

Passage à Vallorcine

Je rentrerais rapidement sur Chamonix.

Le temps de croiser Eric et Magalie qui partiront à La Flégère pour retrouver Nicolas, et redescendre avec lui sur Chamonix.

Marielle partira quelques temps plus tard rejoindre la ligne d'arrivée, pour voir arriver un ami.

Après le rangement de quelques affaires, le temps de me restaurer un peu, et surtout après une bonne douche, je repartirais moi aussi vers la ligne d'arrivée.

C'est vraiment plaisant de se mêler de si près aux coureurs qui terminent un Défi d'une telle ampleur !

J'essayerais de me faire ma place au fur et à mesure, afin de pouvoir le prendre en photo sur la ligne d'arrivée. J'arriverais à me placer juste en face de la ligne.

Un moment d'attente qui fera monter l'emotion de l'instant, en particulier avec une telle ambiance.

Magalie me préviendra par message que son arrivée est proche.

Il avait décidé de finir seul cette entrée dans Chamonix, pour profiter pleinement de ce défi, de sa réalisation, et surtout de se passage de ligne d'arrivée.

Je le vis arriver à l'autre bout de la rue. je le mitraillais de photos.

On pouvais voir une vraie joie d'être allé au bout de ce défi, peut être même l'impression de ne pas y croire.

Près d'une heure d'avance sur les BH.

L'ambiance, cette arrivée sous des tonnes d'encouragements, la fatigue, ce fût un moment très fort en émotion.

Une arrivée où je fus d'ailleurs plus expressif que sur mes propres passages de ligne d'arrivée.

Vraiment heureux pour lui, d'avoir aussi pu contribuer un peu à l’achèvement de ce Défi.

Passage de la ligne d'arrivée à Chamonix

Passage de la ligne d'arrivée à Chamonix

Arrivée

Au Final, une expérience très enrichissante.

Vraiment très heureux pour Nicolas d'avoir pu l'aider à aller au bout de ce Défi.

Un Grand Merci de m'avoir permis de vivre ça a tes côtés.

C'était un vrai travail d'équipe, comme tu me l'a dit, j'ai donc pu t'aider, mais tu m'as aussi beaucoup aidé sur ma partie. Et cela, sans oublier l'aide que nous ont apportés les autres protagonistes.

Un Grand Merci aussi à Sébastien, Eric, Marielle et Magalie de m'avoir accompagné sur une bonne partie de ce parcours.

J'ai pu faire cette assistance dans de très bonnes conditions, malgré la météo.

C'est ainsi que je tiens à tirer mon chapeau à toutes les personnes qui ont pu faire l'Assistance, seules, à suivre leur coureur en voiture, sans vraiment connaître la région. Du stress, de la fatigue supplémentaire.

La Team

Que dire de plus.

Une Belle Épopée !

Qui m'a donné envie d'y participer, biensûr, pourquoi pas ensemble ;)

L'envie était déjà présente, mais voir ce monde de l'Ultra et surtout Nicolas, dans la difficulté, la fatigue, aller au bout de ses réserves physiques et Mentales, ça m'a encore plus donné envie d'y participer.

Je dois être un peu Masochiste ;)

Une Epopée qui m'a donné envie de participer à d'autres défis à tes côtés.

Une Belle Histoire d'Amitié, quoi ;)

UTMB : De l'autre côté du Miroir !